• Le paquebot Normandie

    A partir de 1929, l’apparence de stabilité et de prospérité se fissure. La crise économique qui touche les Etats-Unis gagne rapidement l’Europe et atteint en France les secteurs de pointe, au détriment des classes moyennes qui n’ont pas de réserves financières.
    Aussi, des actions de prestige comme le lancement du « Normandie » en 1935 sont-elles doublement appréciées car par ces temps difficiles, des milliers de familles d’artistes, de décorateurs, d’architectes, d’ingénieurs, d’artisans, d’ouvriers ont pu vivre de façon prospère pendant des années.

    Le Normandie représente l’apogée de la construction navale tant par son architecture que par son somptueux décor en laque, verre gravé, marbres et bois exotiques.

    Aucun palace à terre n’égale le luxe et le confort de ce rêve. Le grand salon s’étale sur 700m2. Une perspective unique permet de traverser en enfilade la chapelle, la salle à manger et le grand hall.
    Outre une salle à manger de 1000 m2, les salons, fumoirs, dancings, jardins d’hiver… on peut, pour la première fois sur un paquebot, profiter d’une salle de spectacle.
    Le Normandie, c'est tout à la fois l'audace de sa conception, la modernité et la somptuosité de sa décoration et de ses emménagements, ses prouesses techniques, sa clientèle riche et cosmopolite.

    Arrivé au Havre le 11 mai 1935, il en repartit le 29 pour sa traversée inaugurale qu'il effectua en quatre jours, trois heures et deux minutes, à la vitesse moyenne de 29,98 nœuds, ravissant le Ruban Bleu pour son premier voyage. Il revint au Havre en battant son propre record.

    Le 2 août 1939, le Normandie appareilla pour sa cent trente-neuvième et dernière traversée. La déclaration de guerre le surprit à New York, et le 6 septembre, ordre fut donné de désarmer le navire. Il resta sous la garde de son équipage français jusqu'au 16 décembre 1941, date de sa saisie par les Américains. Ceux-ci le rebaptisèrent Lafayette, sous pavillon US, et entreprirent de le transformer en transport de troupes.

    Le 10 février 1942, à la suite d'une imprudence d'un soudeur, le feu éclata à bord. Le Normandie chavira sous le poids de l'eau. Relevé en octobre 1943, les frais de remise en état furent jugés trop importants et tout projet de transformation notamment militaire abandonné. Le navire fut vendu pour la démolition le 3 octobre 1946.


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