• L'aéroport de Deauville

    Deux régions, un seul aéroport : Deauville

    NORMANDIE. La Haute et la Basse-Normandie s’associent pour la création d’une plate-forme internationale. Mais l’urgence, c’est une voie rapide ferroviaire.

    Il n’y aura donc qu’un seul aéro- port interrégional normand : Deauville Saint-Gatien. L’an- nonce faite à la mi-mars par les présidents socialistes des régions Haute et Basse-Normandie et du maire UDF de Deauville se veut une décision raisonnable, malgré l’exis- tence de plusieurs aéroports à Caen, Le Havre et Rouen. Philippe Duron, président du conseil régional de Basse-Normandie, a souligné qu’il s’agit d’une réponse au désenclave- ment des deux régions. « Nous étions parmi les rares régions françaises à ne pas avoir de liaisons aériennes inter- nationales. » Une étude de l’Institut du transport aérien (ITA) a confirmé le choix de Deauville, « le mieux placé pour capter et pérenniser le potentiel de trafic aérien au départ de la Nor- mandie », selon le communiqué com- mun des régions normandes. L’aéroport de Saint-Gatien dis- pose d’une piste de 2550 mètres de long, la plus longue de Normandie. Situé au cœur de l’estuaire de la Seine, relié aux différentes autoroutes, il dis- pose selon l’ITA d’un potentiel de clientèle à moins de quarante-cinq mi- nutes de plus d’un million de passa- gers. En moins de dix ans, le nombre de vols de charters vacances, assurés par des Bœing 737 ou des Airbus A320, est passé de dix à près de deux cents. Les études ainsi que les premiers contacts avec les opérateurs laissent espérer la création de lignes régulières vers le sud de la France Marseille, Nice, Toulouse), vers Londres ainsi que vers l’Europe et le reste du monde via un « hub », comme celui d’Amsterdam Schipol. Le choix de Deauville crée tout de même des remous en Normandie. Si la chambre de commerce et d’industrie du Havre est prête à accepter l’aéro- port interrégional, la députée et maire UMP de Caen, Brigitte Le Brethon, opposition politique oblige, y voit un complot du Havre allié en la circons- tance avec Honfleur pour faire main basse sur une communauté de com- munes de plus de six cent mille habi- tants. « Saint-Gatien, c’est loin pour tout le monde », dit la maire. Quant aux conseillers régionaux commu- nistes normands, ils approuvent le choix de Deauville tout en émettant quelques bémols. Patrice Dupray, vice-président du conseil régional de Haute-Normandie, souligne qu’il est hors de question que Deauville de- vienne le troisième aéroport de l’Île- de-France. Il insiste cependant sur le vrai problème des transports en Nor- mandie : une liaison ferroviaire rapide sans rupture avec Paris et Roissy. Or l’état lamentable des voies dans la ré- gion de Mantes freine un projet qui avait été envisagé avec la candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2012. Un aéroport, c’est bien, un TGV ce se- rait mieux, beaucoup mieux. Jacques Moran

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